Il y a quelques temps j'avais lu le livre de Stéphen King "la tour sombre" et qui c'est inspiré d'un poème de Robert Browning nommé "le chevalier Roland s'en vint à la tour noire" j'ai adoré cette histoire que Stephen King a écrit en 7 volumes et qui contient en tout 2 000 pages. Ca m'a permis de découvrir un très beau poème. je mettrai en plusieurs fois ce poème.
I
Je pensais, il a menti en chaque mot,
l'hideux infirme, de son oeil qu'il disait voilé par le songe
De biais contemplait l'effet de ses mensonges
sur moi, et ça bouche incapable de masquer les cahots
De sa liesse, qui secouait et tordait son corps bot
Devant l'agonie de la victime que la mort ronge.
II
Quel autre dessein eût pu animer ce menteur diabolique?
De son bâton dressé tel un attrape-foudre furieux
Il leurre, menace, et séduit le curieux
Qui demande son chemin. Et ce rire satanique
Graverait je n'en doute l'épitaphe véridique
Relatant ma venue en ces maudits lieux
III
Si fort de ces conseils je devais me détourner
De ma route pour m'engager dans le sinistre chemin, où,
Comme chacun le sait, se cache la Tour Noire,
c'est pourtant sans remous,
Et docile que je m'y aventurai. Sans nulle fierté
Ni impatience ravivée de jamais entrevoir mon but tant convoité
Ni même aucune fin - je n'avais cet espoir fou
IV
Car après avoir sillonné le vaste monde, en entier
Et cherché en vain toutes ces longues années, qu'était-il advenu
De ma quète, de ma foi déclinantes, ces fantômes abattus,
N'eussent pu porter le poids de cet espoir trop vif, plein de témérité
Et c'est à peine si je sus réprimer le bond enchanté
Que fit mon coeur, sentant la défaite venue.
V
Et lorsque le malade approchant du trépas
Sent commencer et finir
Les larmes de peine, et qu'adieu aux amis il doit dire
Il entend l'un supplier l'autre de partir, retenir son souffle las,
Plus librement dehors (< puisque tout est achevé, que la fin est là
Et que le coup porté, aucun chagrin ne viendra adoucir >)
VI
Quand d'aucuns débattent, cherchant si place trouveront
Entre les tombes moussues, pour celle vaillant
Et si pour porter sa dépouille il est jour plus clément
Et si, ayant soin des bannières, des écharpes
et des tristes chansons
L'homme toujours entend tout
et une seule soif berce son coeur si bon
Celle de ne pas faillir et trahir un amour si tendre, en demeurant.
VII
Ainsi, depuis si longtemps j'endurais cette quète insensée
Et voyais mon échec chanté dans poèmes et prophéthies
Tant de fois, parmi la troupe, de ceux que choisit cet exil inouï,
Ces chevaliers qui à la tour adressèrent leurs pas
et leurs rêves éthérés
Qu'échouer comme eux me paraissait galvaudé
Mais certain - car qui pourrait lutter contre ce doute assassin :
et si j'étais honnis?